« Mal-langues et globalisation », CREAD, Alger, 2001

La globalisation économique tend éminemment à transformer les approches de la fonction du langage dans les processus productifs. Fonctionau sens d’utilité, de moyen, parmi d’autres, pour optimiser les résultats – qui se mesurent en gain ou en perte de parts de marché rapportés au “cash flow” – dans les circuits de réalisation de la valeur. C’est à dire, pour réduire les coûts de sortie (“outputs”: la commercialisation), les coûts d’entrée (“inputs”: les informations fournies par le marché déterminant une production spécifique, des investissements pré-productifs: études de marché, innovations techniques, etc.) et ceux qui affectent l’unité de production proprement dite: le mésosegment de cet ensemble fonctionnel dont le produit final s’interprète à travers des mesures de valeurs. Celles-ci possèdent une variabilité dans le mouvement des formes qui les transportent et, en outre, valeurs et prix ne revoient pas à des référents naturels: la variabilité de la monnaie par exemple se rapporte soit à sa fonction, soit à sa forme ou à la pluralité de ses significations relatives aux ethos sociaux qui les produit, donc du langage. Ainsi le dollar et l’Euro, formes culturelles et langagières des mesures de valeurs, sont des “événements” de changements culturels qui traversent les champs de la fonction, du sens et de la forme. A travers elles et parce qu’elles effacent un bon nombre de formes historicisées de mesures de valeurs – les anciennes monnaies nationales – s’insinuent des catégories de pensée univoques.

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