Avec la Ve République, l’État français à conduit un double mouvement: faire gérer et
financer les équipements sociaux par les collectivités locales et concentrer les choix politiques essentiels dans l’appareil de l’État central et au sommet de l’administration. Dans les années cinquante, les municipalités avaient commencé à jouer un rôle important dans le domaine économique et social. Il s’agissait alors de satisfaire des besoins collectifs nouveaux sécrétés par le développement même de l’économie. A partir de ce moment, le développement de l’interventionnisme économique des municipalités est devenu irréversible. Ainsi le rôle croissant des municipalités dans l’économie, mais aussi des départements et des régions, s’est manifesté par une très forte augmentation des dépenses publiques, amplifiée dans le même temps par un ensemble de facteurs économiques, sociaux et politiques, alors que dans le même temps, les subventions de l’État aux communes et aux départements ne cessaient de diminuer. Double mouvement donc, marqué d’un côté par le désengagement de l’État pour les équipements sociaux, les crèches, les écoles, les hôpitaux, etc., et de l’autre par un accroissement de son contrôle sur les investissements des communes. Ceci a eu pour effet d’occasionner une crise des finances locale, que la privatisation de services – la distribution de l’eau, ordures ménagères, abattoirs, travaux publics, services de cantines scolaires, opérations immobilières – n’a pas contribué à stabiliser.