En dépit des transformations majeures que connaît l’espace monde, ce texte note la prégnance du nationalisme. Or, il observe que, dans le même temps socio-historique, le capitalisme tend à s’extraire de la Nation pour s’inscrire dans un nouveau temps : un temps marqué par un processus de «dénationalisation» qui entraîne l’effacement tendanciel de la culture nationale ! Pourtant, en effet, si celle-ci tend à disparaître reste l’idéologie nationale ! Cette dernière entend se légitimer par antithèse à la mondialisation idéologique en cours et pour servir de recours, certes précaire, à l’affirmation de l’identité nationale. Ce n’est donc pas la fin du « nationalisme », mais, tendanciellement, un « nationalisme » qui trouve son modèle dans la « résistance » à se qui en train de se décomposer ; une décomposition qui s’universalise. Le texte souligne ainsi la nécessité de disposer d’une grille d’analyse socio-historique qui prenne au sérieux les effets de génération comme rapport de classe et de domination qu’ils portent et qu’ils organisent. Dans la même perspective, sont examinés dans le comparatisme, les transformation de la ville au Maghreb, les effets de passage du local pré-national au libéral régionalisme et, dans le cas des analogies entre la Kabylie et la Catalogne, de l’impérialisme national au régionalisme impérial.
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« Minorités et nationalisme dans l’État espagnol : Le cas Basque », Gestion des minorités, Edisud, Paris, 2007
Voir s’associer les notions de « mondialisation » et de « minorité » n’est un paradoxe que si la « mondialisation » est pensée comme un ordre assujetti à une intelligence unique, imposant, sous acculturation, ou par diffusion, des traits culturels et sociaux identiques à toute société constituée. Sans pousser le raisonnement trop loin sur les chemins de la causalité, qui nécessiterait un développement rigoureux impossible à faire ici, suggérons que la notion de « minorité » résulte d’un processus généré par les caractéristiques actuelles de l’économie. Deux arguments autorisent cette hypothèse : d’une part, la « mondialisation » crée des configurations sociopolitiques subalternes qui sont autant de dispositifs par lesquels la « valeur » se réalise et, d’autre part, parce qu’il en émerge des « minorités », la préoccupation gestionnaire de la « mondialisation », son gouvernement, s’accompagne de la recherche des modalités de leur administration. Connue aujourd’hui sous la catégorie politico administrative et idéologique de « gouvernance » ; c’est de cette façon que s’exprime l’unité entre le surgissement de « minorités » et la « mondialisation » qui le produit…